Alors que le PEL vient de fêter ses 50 ans en 2019, les banques incitent leur client à fermer ce placement. Rappelons que le PEL a pour vocation de préparer un projet immobilier. Afin d’appuyer leur cause, les arguments semblent imparables. Reste à voir si ceux-ci sont assez convainquant pour inciter les épargnants à sauter le pas !
Le premier argument avancé par les organismes bancaires relève de son apport mince. Plafonné à 61.600 euros, il est rémunéré à seulement 1%. Après une décennie, la rémunération au taux initial est maintenue, sans permettre au détenteur de verser de l’argent dessus. Quant à son petit frère, le CEL ou Compte Epargne Logement, son taux est encore plus faible à 0,5%. Sur ce placement, vous avez la possibilité de verser jusqu’à 15.300 euros. Par ailleurs, les intérêts du PEL et du CEL sont soumis à la flat tax de 30%, depuis le 1er janvier 2018. L’avantage majeur de ces placements relève du fait qu’ils donnent droit à l’échéance, à un prêt immobilier, dont le taux est connu au préalable. Pourtant, le taux d’emprunt obtenu à partir d’un PEL est établi à 2,20% à hauteur de 92.000 euros empruntés, et à 2% avec le CEL jusqu’à 23.000 euros empruntés. En tout cas, ces taux sont particulièrement intéressants par rapport à ceux proposés par d’autres organismes prêteurs, à raison de 1% en 15 ans sur taux fixe.
Pas tout à fait si les nouveaux placements ne rapportent pas beaucoup. Contrairement aux anciens qui s’avèrent bénéfiques, en fonction de la date où les contrats ont été signés. Les PEL qui datent d’avant 2011 peuvent être conservé autant que vous voulez, et génère chaque année, le taux prévu de départ. En revanche, vous ne pouvez pas faire de dépôt dessus au bout de 10 ans. Cela n’indique pourtant pas que vous devrez fermer votre placement, comme le suggère les banques. Sinon, les plans ouverts après 2011 sont limités à une durée de quinze ans. Ensuite, ils seront convertis automatiquement en livrets classiques.
Dans ce contexte, le fait que les épargnants gardent leur anciens PEL, coûte cher aux banques. En fait, ceux-ci représentent plus de 20% de l’encours total, ce qui permet de rapporter gros aux titulaires de plans. Ceux d’avant 2003 rapportent, au moins 3,27% à l’année, donc plus de 6% que les plans ayant été signés jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix. Tout compte fait, le PEL rapporte beaucoup plus que n’importe quel autre placement sans risque, et bien plus que le livret A dont le taux d’intérêt est de 0,75% à ce jour. Il est à savoir que cette rémunération agace sérieusement les établissements bancaires. D’après Le Canard, ce surcoût frôle la barre de six milliards d’euros par an. Ainsi donc, vous avez intérêt à garder votre ancien PEL, sans prendre en compte l’argument des banques, et ce, malgré l’alourdissement de la fiscalité. Les PEL ouverts depuis une douzaine d’années et plus sont imposés à 12,8%, en plus des prélèvements sociaux à 17,2%.