Pour couvrir leur besoin en chauffage dans leur maison, les Français payent jusqu’à 1 684 euros.
Ce chiffre astronomique représente un gros Smic. Face à une augmentation accrue de la facture énergétique, le gouvernement a mis en place une mesure stricte et catégorique : l’interdiction des passoires thermiques à la location.
Le progrès est en marche et en particulier, pour l’allégement de la facture énergétique des ménages. Cette fois-ci le gouvernement ne tolère plus les passoires thermiques pour les logements locatifs. Le chauffage représente un budget qui alourdit les dépenses des Français. D’ailleurs, en 2020, Effy, un organisme chargé de la rénovation énergétique, a évalué l’estimation en moyenne de la facture. D’après cette étude, les foyers ont consacré 1 684 euros en moyenne sur une année de leur revenu pour le chauffage. Autrement dit, ils ont dépensé 140 euros par mois. Ce chiffre est obtenu grâce à un sondage auprès de 10 824 personnes. Ces dernières ont réalisé des simulations ainsi que des diagnostics énergétiques sur les sites de l’organisme Effy. Le pire est à craindre car les dépenses observées en moyenne démontrent la situation critique des familles utilisant le fioul comme source d’énergie pour le chauffage. Près de 3,5 millions de familles dépendent malheureusement du fioul et parviennent à dépenser jusqu’à 2 108 euros en moyenne sur une année pour bien se chauffer.
Ceux qui utilisent l’électricité et le gaz comme source de chaleur dépensent généralement 1 777 euros et 1 369 euros sur une année pour leur chauffage. D’après Effy, ceux qui possèdent des installations au bois ont misé sur une meilleure solution d’économie d’énergie car ils n’ont dépensé que 1 147 euros en moyenne par an. Le président d’Effy, Frédéric Utzmann confirme que cette situation n’est pas tolérable. Il affirme donc qu’il faudrait agir car les familles ne devraient pas dépenser autant pour se chauffer soit l’équivalent même d’un mois de salaire. Conscient de cette situation alarmante, le gouvernement a donc pris une mesure radicale en interdisant la location des passoires thermiques.
Un décret a été prononcé pour l’interdiction à la location des logements avec des passoires thermiques. Rappelons que ce terme désigne un logement possédant une consommation de chauffage trop excessive, soit avec une étiquette énergie F ou G en DPE ou Diagnostic de Performance Energétique. D’après ce décret, il est interdit de mettre en location tous les logements dont la consommation énergétique dépasse 450 kWh par mètre carré et par an, soit avec une étiquette énergie classée G au DPE. Cette réglementation entrera en vigueur en 2023 afin d’introduire la performance énergétique parmi les critères d’un logement décent. En effet, ce sont surtout les locataires qui sont victimes d’une hausse de consommation énergétique. Ce décret mentionne également que pour mettre en location un logement, il doit avoir une consommation d’énergie inférieure à 450 kWh par mètre carré de surface habitable et par an. Il s’agit donc d’un premier pas dans l’application du projet de loi de la Convention citoyenne sur le climat. Ce projet de loi prévoit donc la fin de la location de près de 4,8 millions de biens locatifs énergivores d’ici 2028. Ainsi, en 2023, la sanction ne touchera que 90 000 logements qui représentent 4% des passoires thermiques soit 70 000 logements privés.
Emmanuelle Wargon a expliqué au Figaro que le gouvernement assumera le démarrage en douceur de cette mesure avec un seuil moins pesant pour les concernés. Un seuil s’appliquera directement aux pires passoires thermiques en laissant un peu de répit aux autres propriétaires. Par la suite, l’objectif sera alors de progresser dans cette démarche selon encore Emmanuelle Wargon. D’après les études, les chiffres démontrent que le bâtiment est l’un des quatre secteurs responsables de l’émission de gaz à effet de serre en plus de l’agriculture, des transports et de l’industrie. En France, 18% des émissions ont été observées en 2017 en ajoutant à cela la production de la chaleur et de l’électricité qui représentent en moyenne 28% des émissions de gaz à effet de serre dans le pays. Ce décret peut donc porter ses fruits d’ici 2023 en réponse à l’appel en détresse des ménages concernés par une hausse de consommation énergétique. Bientôt, l’ère des passoires thermiques prendra fin en immobilier locatif.