Tous les ans, l’enquête annuelle sur l’épargne et la retraite réalisée par le Cercle de l’Épargne et Amphitéa en collaboration avec AG2R LA MONDIALE est publiée. Celle-ci présente un cliché de l’épargne des Français avant l’apparition du Coronavirus et de la crise qu’il a engendrée. L’écroulement des marchés financiers, le confinement et les conséquences économiques résultantes ne sont pas pris en compte dans cette enquête.
Avant que la crise du Covid-19 n’éclate, les Français avaient pour but d’économiser au maximum pour se protéger et pour financer leur retraite. Suite aux crises économiques et aux conflits sociaux, le taux d’épargne a fortement augmenté. Cela a été surtout remarqué en 2008. Une série de chocs a été constatée en France depuis 2017, dont les gilets jaunes, les grèves en rapport à la refonte des retraites et la crise sanitaire. Avant cette crise, le taux d’épargne atteignait les 15% du revenu disponible brut, soit plus 1 point par rapport à 2017.
Une hausse récente du taux d’épargne a été provoquée par le confinement et l’angoisse que la crise sanitaire et économique a générée. L’impossibilité physique à la consommation renforce en premier lieu cette tendance. Depuis 1945, cette situation reste sans précédent. Un très puissant accroissement est enregistré sur les dépôts à vue.
Pour les investissements financiers, la sécurité gagne la première place des priorités devant la liquidité avec 38% des sondés contre 36%. Seuls 26% des enquêtés ont mis en avant la rentabilité. La sécurité arrive en tête pour 40% des femmes, pour 45% des moins de 50 ans et pour 45% des travailleurs libres ainsi que des cadres supérieurs. Ces derniers considèrent la sécurité comme la valeur importante d’un investissement financier.
Les 50 ans et plus, dont les retraités et 47% des commerçants et artisans favorisent la liquidité. La crise actuelle encourage grandement cette tendance. Suite à la réduction des rendements constatée quelques années auparavant, une proportion progressive des sondés estime qu’il n’existe pas d’investissement rentable. C’est le cas de 22% des sondés en 2016 contre 33% en 2020. Chez les 45 ans et plus, ce taux arrive à 45%. Dans la comparaison de la rentabilité, hormis les actions, on remarque un recul des principales catégories de placements avant l’arrivée de la crise du Covid-19.
Avec une perte de 8 points, l’immobilier reste toujours à la première position depuis 2016. Les fonds euros de l’assurance vie ont reculé de moins 14 points en quatre ans suite à la baisse de leur rendement à 20%. Ils profitent tout de même d’un excellent niveau de collecte nette. De leur côté, les contrats de supports multiples en unités de compte perdent huit points, soit 14%. Néanmoins, 23% des sondés en 2020, contre 17% en 2016, ont estimé que les actions font parties des investissements les plus favorables. Parmi les épargnants ayant priorisé en premier le rendement, les actions gagnent la première place avec 40% d’avis positifs. Ce classement non traduit dans les actes d’épargne démontre en même temps que les épargnants restent perplexes par rapport au développement de la diminution des rendements et qu’ils éprouvent de la difficulté à trouver l’investissement idéal.
Avant que la crise sanitaire survienne, les ménages français étaient portés à prendre des risques moindres en matière d’épargne. Ils reconnaissent tout de même le caractère intéressant des actions que les pouvoirs publics soulignent. Ces ménages ont tendance à avantager la flexibilité et la sécurité. Selon leur estimation, ils devaient économiser davantage avec l’éventuelle refonte des retraites. En revanche, leurs choix les conduisaient à opter pour les valeurs-refuges comme l’immobilier et l’assurance vie.