Elu en 2017 sur la promesse de « transformer » le pays, le candidat Emmanuel Macron a promis d’engager un certain nombre de réformes, dont celle des retraites. Sauf que le projet est clivant, notamment parce qu’il suscite de l’inquiétude parmi les jeunes et certaines catégories professionnelles voire de la colère, en particulier chez ceux qui bénéficient des régimes spéciaux, que le président souhaite supprimer. Les dirigeants de PME et ETI quant à eux estiment majoritairement que la réforme est nécessaire et soutiennent l’idée d’en finir avec les régimes spéciaux. Pour autant, certaines mesures de la réforme proposée par le gouvernement les inquiètent.
Les inquiétudes des dirigeants des petites entreprises
Les chefs des petites entreprises approuvent donc le principe général de la réforme des retraites, qui consisterait à regrouper dans un « système universel » toutes les catégories professionnelles. Mais le projet de réforme est complexe. Pour bien comprendre ce qu’ils ont à y gagner concrètement, près de deux dirigeants sur trois se renseignent sur les différentes mesures que l’exécutif entend mettre en œuvre – 58 % d’entre eux le font à titre personnel et 56 % à titre professionnel. Dès lors qu’ils prennent connaissance des détails du projet de réforme, la plupart (96 %) expriment au moins une certaine inquiétude. 73 % des dirigeants des petites entreprises désapprouvent l’allongement de l’âge de départ à la retraite et 61 % s’inquiète d’une possible pénalisation des actifs. 57 % estiment en outre qu’en l’état, la réforme aboutirait à la baisse de leurs revenus une fois qu’ils seront à la retraite. On peut également mentionner les 55 % qui redoutent de nouvelles charges pour leurs entreprises ou que le projet ne pénalise les retraités.
L’adhésion des dirigeants des PME n’est pour l’heure pas acquise. Au moins la moitié d’entre eux s’attend à ce que la réforme, si elle est mise en œuvre, ait des impacts négatifs à titre privé, sans compter les 31 % qui redoutent des conséquences néfastes pour leurs entreprises. 18 % seulement ont un avis favorable concernant les conséquences potentielles du projet gouvernemental.
Allongement de la durée minimale des cotisations
Même s’ils sont nombreux à exprimer leur inquiétude sur les conséquences du projet de réforme dans sa version actuelle, les dirigeants des petites entreprises se montrent cependant compréhensifs quant à la nécessité de remédier progressivement au déficit abyssal du système des retraites. En clair, ils ne sont pas contre des mesures financières qui aient du sens. Ainsi, 48 % d’entre eux approuvent un allongement de la durée minimale des cotisations tandis que 11 % estiment qu’il est plus pertinent d’opter pour un report de l’âge minimal de départ à la retraite – cette seconde option est celle que propose le gouvernement. 23 % approuvent la mise en œuvre de ces deux mesures.
Bien avant la crise due au Covid-19, les régimes des retraites étaient déficitaires. Avec son projet de réforme, l’exécutif n’entend pas seulement mettre en place un système « plus juste » mais aussi rétablir les comptes. L’impératif financier est d’autant plus inévitable que le déficit s’est encore creusé en raison du ralentissement de l’économie en pleine pandémie.
Malgré les conséquences de la crise et les incertitudes qui demeurent, les dirigeants des PME et ETI sont confiants pour l’avenir. Plus de la moitié d’entre eux s’attend notamment à une stabilité des chiffres d’affaires et 36 % à la croissance de ceux-ci. Ces chefs d’entreprises scrutent également l’état de l’économie mondiale : 58 % d’entre eux notamment sont confiant dans la stabilité (ou même la croissance) de celle-ci.