Suite à la décollecte de plus de 2 milliards d’euros ayant eu lieu en octobre dernier, le Livret A s’est repris avec des bons résultats en mois de novembre : plus de 610 millions d’euros. Selon l’analyse du Directeur du Cercle de l’Epargne, M. Philippe Crevel, la collecte été approximativement identique à celle de l’année 2018 qui est de 670 millions d’euros.
En règle générale, le mois de novembre n’a pas vraiment été très porteur tout comme le mois d’octobre pour le Livret A. En effet, ce sont les dépenses de fin d’année avec les impôts locaux à acquitter et le manque de versement de primes qui rendent les épargnants moins enthousiastes. Durant ces dix années passées, le Livret A a enregistré environ cinq cas de décollecte au mois de novembre dernier.
2019 était une année fructueuse, elle a eu un résultat encourageant. La plupart des ménages ont décidé d’épargner, avec le contexte assez flou sur la vie économique et sociale c’était la meilleure alternative pour chaque famille. La majeure partie des gains de pouvoir d’achat recueillis en 2019 qui font partie des plus importants depuis 2007 ont été mis de côté conduisant à un taux d’épargne de 15% du revenu brut. Cette situation est la conséquence d’une baisse de consommation ayant eu lieu depuis un an.
La fin de l’année 2019 surprend pour son résultat de grande envergure. Ce sont le débat sur la baisse du taux du Livret A et les annonces variées provenant du Ministère de l’Economie et de la Banque de France courant du mois de décembre qui ont pu influencer la collecte. À la fin de l’année, les ménages ont relâché leur effort après avoir réalisé des épargnes considérables tout au long des 9 premiers mois.
Selon l’estimation des Français, c’est la baisse du chômage qui permet d’améliorer l’économie demeurant encore assez fragile à l’heure actuelle. La majorité des offres d’emploi sont des contrats CDD, des travails à temps partiel ou de l’intérim. Ce caractère précaire des emplois explique l’accroissement du taux de chômage. Si l’année dernière durant les onze premiers mois, la collecte nette de produit été de 9,54 milliards d’euros, sur la même période pour cette année, elle a pu atteindre jusqu’à 14,24 milliards.
2012 a été une année marquante pour le Livret A (28,16 milliards d’euros), cela grâce au relèvement de plafond et la crise des dettes souveraines. Depuis 2012, le taux du Livret A environne les 2,25 %. De son côté, le LDDS ou Livret de développement durable et solidaire a constaté une collecte nette nulle suite à deux mois de décollecte. Il a été largement diffusé que le LDDS est l’antichambre des comptes courants des ménages. Le Livret de développement durable et solidaire n’a pas eu la même évolution que le Livret A.
Au 1 février prochain, il est fort possible que le rendement du Livret A arrive à dépasser le taux plancher de 0,5% étant donné le taux d’inflation constaté depuis une année déjà accompagné des taux d’intérêt à trois mois des marchés interbancaires. En principe, avec un plancher constant de 0,5 point, le taux est équivalent à la moyenne des taux monétaires à trois mois ainsi que du taux d’inflation sur une année.
Par conséquent, le Gouverneur de la Banque de France a plaidé. Le taux actuel est de 0,75%, il s’avère que c’est relativement supérieur par rapport aux taux pratiqués pour des produits identiques. Ce taux rend les emprunts financés issus des ressources collectées moins attractifs.
La rémunération des livrets bancaires est d’environ 0, 20%. Le Livret A est coûteux aux réseaux bancaires et à la Caisse des dépôts vis-à-vis du rendement des placements ainsi que des prêts dérivés du Livret A.
Cette circonstance apporte de nombreux préjudices aux collectivités locales, aux bailleurs sociaux, aux PME. Les structures de l’économie sociale et solidaire qui se financent grâce au Livret A sont également pénalisées. S’il résiste à ne pas baisser le taux, un coup à la nouvelle formule sera portée par le Gouvernement. Quelques raisons valables pourront convaincre le Gouvernement à atténuer le taux du Livret A comme les débats complexes à propos de la réforme des retraites ou encore les élections municipales qui sont assez proches. Les épargnants bénéficient d’un taux avantageux de 0,5%, le taux le plus faible qui soit.
Le Livret A est le symbole de l’épargne populaire, il va rapporter un point nettement bas de 0,5 à 0,7, plus faible que l’inflation. Il y a avait eu un temps où une formule de fixation de taux a été instaurée par le Gouvernement, c’était au début des années 2000. En ces temps-là, la formule permettait d’assurer le pouvoir d’achat des épargnants. Aujourd’hui, ce principe n’est plus valable avec les taux d’intérêt négatifs.